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La robe Abaya portée par certaines filles musulmanes est interdite dans les écoles en France

Aug 06, 2023Aug 06, 2023

Les abayas tombaient auparavant dans une zone grise juridique puisqu'elles ne sont pas des vêtements religieux en soi Photo : NeydtStock/shutterstock

La robe abaya, portée par certaines filles musulmanes, a été ajoutée à la liste des vêtements interdits dans les écoles françaises.

"Quand on entre dans une salle de classe, on ne devrait pas pouvoir dire de quelle religion sont les élèves rien qu'en les regardant", a déclaré le ministre français de l'Éducation nationale Gabriel Attal lors d'un entretien télévisé sur TF1 dimanche soir (27 août).

L'abaya est un vêtement ample, long et à manches longues qui couvre tout le corps. Il est porté par de nombreuses femmes dans toute la péninsule arabique et en Afrique du Nord. Si l’abaya n’est pas considérée en soi comme une tenue religieuse, elle a été qualifiée de « marqueur évident de religion » par Sonia Backès, secrétaire d’État à la Citoyenneté, s’exprimant sur France Info en octobre 2022.

Il rejoint une liste toujours croissante de vêtements explicitement interdits dans les écoles françaises. Les hauts courts, les shorts, les pantalons baggy, les jeans déchirés, les talons hauts et les mini shorts sont tous interdits depuis des années. Cependant, l'abaya rejoint la liste un peu plus exclusive et controversée des articles interdits au nom de la laïcité.

En vertu du principe de laïcité, qui se traduit approximativement par laïcité, les individus ont essentiellement le devoir de fonctionner comme de simples citoyens dans la sphère publique et de ne pas afficher extérieurement leurs croyances ethniques, religieuses ou idiosyncratiques. De telles croyances peuvent toutefois être affichées et incontestées dans la sphère privée ou dans des rassemblements fermés, comme dans les églises, les synagogues ou les mosquées.

Lire la suite : qu'est-ce que la laïcité

Depuis la loi du 15 mars 2004, le gouvernement a considérablement réprimé le port d'objets religieux dans les écoles, comme les turbans, les voiles islamiques, les croix et les kippas.

Sur TF1, M. Attal a déclaré que la laïcité « n'est pas seulement une contrainte, mais aussi une liberté. C'est la liberté de se forger sa propre opinion et de s'émanciper grâce à l'école.»

Cependant, les soi-disant « atteintes » à la laïcité se sont multipliées depuis la décapitation en 2020 de l'enseignant français Samuel Paty, selon une note du gouvernement obtenue par l'Association France Presse. Entre 2021/22 et 2022/23, ces « infractions » ont augmenté de 120 %, l'affichage de symboles religieux et le port de vêtements religieux constituant la majorité d'entre elles.

Certains articles, comme l’abaya, qui en tant que simple vêtement n’ont pas nécessairement un caractère religieux, tombaient auparavant dans une zone grise.

Le principal syndicat d'enseignants a réagi positivement à cette mesure : « Les lignes directrices n'étaient pas claires avant et maintenant elles le sont », a déclaré le président du SNPDEN sur Twitter. Avant la décision du ministre, il incombait aux directeurs d'établissement de décider s'il fallait sanctionner les élèves portant des abayas. « Maintenant, nous pouvons mettre en œuvre cette décision […] les écoles ne seront pas seules à décider quoi faire des abayas. »

Les rivaux politiques du parti Renaissance du président Macron se sont également prononcés en faveur de ce projet :

Le socialiste Amine El-Khatmi, élu à Avignon, a tweeté : « Cette tenue islamiste venue d'Arabie Saoudite n'a pas sa place dans nos écoles. C’est bien qu’il ait été interdit.

Le chef des Républicains est allé plus loin en tweetant : « Le communautarisme est une lèpre et une menace pour notre République. Nous avions demandé à plusieurs reprises l’interdiction des abayas dans les écoles. Je salue la décision du ministre de l’Éducation, qui montre que nous avions raison.

Plusieurs voix dissidentes se sont toutefois élevées, la députée verte Sandrine Rousseau soulignant que les interdictions vestimentaires représentent une continuation du contrôle masculin sur le corps des femmes.

« L’année dernière, c’étaient les crop tops qui étaient interdits… Cette année, c’est l’abaya. Il s’agit, comme toujours, du contrôle de la société sur le corps des femmes et des filles », a-t-elle tweeté.

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